Coralie, Christian et Gonzague se retrouvent ensemble dans l’espace étroit d’un lieu clos, coupés du reste du monde comme si le temps s’était mis entre parenthèses. Coralie, attentive à la moindre nuance, pressent immédiatement que quelque chose d’inhabituel les réunit ici, comme si un mécanisme invisible les avait délicatement conduits au même endroit.

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Pourquoi faudrait-il interpréter cette situation comme fondamentalement sombre ou désespérante, à l’image de l’atmosphère oppressante imaginée par Sartre dans Huis clos ? Après tout, un huis clos peut revêtir bien d’autres couleurs : celles du comique involontaire, du malaise charmant, du ridicule partagé ou même de l’humanité la plus simple et la plus maladroite.

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N’est-il pas plus plausible que ce genre de tête-à-tête forcé se révèle profondément humain, imprévisible, parfois attendrissant, parfois absurde ? Et puis, soyons honnêtes : lorsqu’on enferme trois personnes dans un même espace, ce qui affleure en premier n’est peut-être pas la tragédie… mais les anecdotes échangées à voix basse, les petites confidences qui débordent, les révélations involontaires, bref : tout ce qui fait le sel des conversations et ces irrésistibles spirales de potins dont personne n’est jamais vraiment innocent.

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En somme, leur situation pourrait bien s’apparenter moins à une condamnation qu’à un théâtre miniature où chacun se dévoile, se bouscule, se surprend – et où les murmures en disent souvent plus long que les grands discours.